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Plan du castrum publié en 1989 par Auguste Lapeyre, dans "L'étude monographique sur la seigneurie de Saint Marcel"
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Départ de la voûte faisant la jonction entre la basse-cour et la haute-cour + porte d’entrée de la haute-cour © PNCal
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Vue sur la tour sud et la courtine © PNCal
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Vestiges de l’archère de la tour sud © PNCal
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Blocs taillés de la tour sud © PNCal
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Zone de la grande salle au premier plan, mur de la courtine sud et vestiges du donjon arasé en arrière-plan © PNCal
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Mortier hydraulique (enduit rose) marquant la présence d’une ancienne citerne, qui est fabriqué à base de briques rouges connues pour bien absorber l’eau © PNCal

Ce jeudi 25 janvier, quatre agents et une stagiaire du Parc national sont allés au castrum de Saint-Marcel pour observer la topographie du milieu, analyser les vestiges et tenter de reconstituer l’histoire de ce bâtiment militaire, construit au Ve siècle après Jésus-Christ. Ils étaient accompagnés de Suzel Roche, réalisatrice de web documentaires, de sa partenaire Rosa Furet, étudiante en master 2 chargée de recenser le patrimoine militaire de la Côte bleue à La Ciotat, ainsi que de Nicolas Faucherre, historien spécialiste des fortifications.

 

Un édifice bien conservé

Construit sur le rocher de Saint-Clair (massif de Carpiagne/Saint-Cyr), sur une crête orientée est-ouest, le castrum de Saint-Marcel est l’unique vestige médiéval subsistant encore à Marseille actuellement. Certains de ses murs d’enceinte extérieurs sont encore élevés, tout comme les bases des deux tours parfaitement maçonnées. Les vestiges du logis intérieur (donjon et grande salle) sont quant à eux beaucoup plus abimés, car ils ont été détruits de manière volontaire par le sac des Catalans en 1423.

 

Un édifice bien pensé

Les Romains ont choisi de bâtir le castrum de Saint-Marcel sur ce rocher pour surplomber la vallée de l’Huveaune et avoir un panorama allant du massif de la Sainte-Baume à la colline de la Garde. Ils pouvaient ainsi surveiller l’arrivée potentielle d’envahisseurs maritimes ou terrestres.

Accessible par un sentier très escarpé, le castrum continue d’être un atout stratégique jusqu’au milieu du XVe siècle et fait l’objet de destructions et reconstructions successives. Il fonctionne en lien avec un autre castrum situé sur le Baou de Saint-Marcel, sur l’autre rive de l’Huveaune, de manière à verrouiller une porte d’entrée de la ville.

 

Un édifice tout en dates

Fin Ve siècle : construction d’un château fort, avec tours et hauts murs maçonnés, nommé « Castellum Massiliense », dans lequel est érigée une chapelle dédiée à Saint Clair.

732 : destruction du château par les Sarrasins.

1059 : reconstruction du château sous le nom de « Castellum Sancti Marcelli », par Pons II, évêque de Marseille (1008 - 1073).

1212 : cession de la propriété et du bâtiment par Rocelin, moine et vicomte à l’abbaye de Saint Victor.

1262 : donation du bâtiment par l’abbaye de Saint Victor à ses alliés, tels les comtes de Provence.

1473 : cession de la seigneurie et du château par le roi René aux évêques de Marseille

21 mai 1647 : cession de la seigneurie et du château aux échevins de Marseille jusqu’à la Révolution française.

1423 : destruction vraisemblable du château lors du sac des Catalans. Les catalans auraient dynamité le donjon, dont une grande partie des pierres de construction est encore visible dans l’éboulis situé sur l’un des flancs du castrum.

Le saviez-vous ?

Selon le marquis Michel Palamède Forbin d’Oppède (1816 - 1900), propriétaire du terrain à l’époque, le castrum aurait été un quadrilatère de 40 x 20 m, enserré par une muraille flanquée de trois tours massives, dont deux à l’entrée à l’est et une au sud-ouest. L’angle nord-ouest était dépourvu de tour parce qu’il se situait à l’aplomb d’un pic inaccessible.


Source URL: https://www3.calanques-parcnational.fr/node/10690