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De prairies d’altitude en vallons verdoyants

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© M. Chêne
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Vallon de la Barasse © département 13
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Collines de Saint-Loup par Paul Guigou, 1860, musée des Beaux-Arts de Carcassonne © photographie D. Descouens / musée d'Orsay - RMN
Ce massif collinaire qui donne au Parc national son point culminant s’élève en arrière de la mer, entre la vallée de l’Huveaune et le massif des Calanques. Ancien territoire agropastoral, il offre aujourd’hui de larges panoramas grâce à ses nombreux sentiers de randonnée.

 

Montagnes de Provence

On aborde souvent le massif de Saint-Cyr par sa façade nord, entre Saint-Loup et la Penne-sur-Huveaune. En été, la fraîcheur des vallons qui s’offre aux promeneurs est une bénédiction !

Mais le massif de Saint-Cyr, c’est de prime abord cette masse rocheuse qui domine Marseille. Ses plus hauts sommets sont la Candolle (404 mètres), le mont Lantin (570 mètres), le mont Saint-Cyr (610 mètres) et le mont Carpiagne (646 mètres), point culminant du Parc national des Calanques. Face aux monts de la Gineste, il faut également citer la muraille de Chine, impressionnante falaise haute de 507 mètres.

Ce secteur se distingue notamment par une riche biodiversité : l’aigle de Bonelli, le Grand-duc et le molosse de Cestoni y nichent, et la sabline de Provence y pousse...

 

Au temps des derniers chevriers

Aucune route ne traverse ce paysage, seulement parcouru de pistes et de sentiers, héritiers des anciens chemins muletiers. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, il est fréquenté par des bergers. Les moutons qui ont brouté la végétation, le bois qui a été coupé pour la construction et la combustion, ainsi que le passage régulier du feu, expliquent l’apparence dénudée de ces vastes prairies d’altitude.

Ce territoire était lié à la ville selon une organisation ancienne : pastoralisme sur les hauteurs ; agriculture, industrie et habitat en contrebas. Et partout dans cette garrigue, la pierre est omniprésente : murets qui séparaient les propriétés, cairns, ruines de jas, de restanques, de fours à chaux, de mines de bauxite, de carrières...

 

 

De l’agriculture dans les vallons

Au bas des pentes exposées au vent et au soleil se terrent des vallons humides et verdoyants, qui offraient aux hommes nourriture, plantes médicinales, bois... L’eau est présente grâce à la pluie qui ruisselle et alimente des ruisseaux souterrains, par des puits et des sources comme celle des Eaux-Vives, et par la proximité du canal de Marseille et, plus bas, de l’Huveaune.

On cultivait de la vigne, des oliviers et des amandiers. En témoignent les oliveraies du parc des Bruyères et les amandiers visibles à Saint-Marcel près de la grande bergerie. Depuis, les ruines de l’occupation humaine ont été conquises par la nature, et les arbres anciennement plantés pour être cultivés sont retournés à la vie sauvage…

 

C’est un trou de verdure…

En contrebas de ces cultures délaissées, plusieurs parcelles d’anciens domaines bastidaires sont intactes, malgré l’urbanisation galopante. Ils ont laissé une végétation souvent luxuriante, qui tranche avec la sécheresse provençale des hauteurs.

On trouve notamment à proximité du château de Forbin des cyprès de Provence et des cèdres de l’Atlas. Ils émergent d’une forêt souvent dense composée de pins d’Alep, de chênes verts, de chênes pubescents, de lauriers-tins, d’arbousiers

 

La vie de château

Se dressant au milieu de ces immenses parcs d’antan, de nombreuses bastides parsèment les piémonts du massif de Saint-Cyr. À proximité de la ville, offrant une vue dominante sur les terres avoisinantes et la mer, au sein d’un territoire bucolique pourvu en eau, les riches négociants marseillais (en huile, en sucre, en alcool, en faïence…) avaient tout intérêt à s’installer là. Certaines de ces demeures se retrouvent aujourd’hui cernées par un urbanisme monumental, comme le château de la Rouvière !

D’ouest en est, ces édifices racontent chacun une histoire souvent étonnante : le château Valmante (qui a accueilli Edmond Rostand, Sarah Bernhardt, Anna de Noailles, Jacques Brel, ainsi qu’une réunion secrète des Alliés et le PC de l’armée américaine), le château de la Panouse, la campagne Berger (du nom des apéritifs Berger), la Grande Bastide (aujourd’hui établissement scolaire), l’Armande, le domaine des Charmerettes (anciennement foyer helvétique), la villa Badetty, le château de Forbin… Et cela sans compter, à proximité, les demeures érigées dans la vallée de l’Huveaune.

 

 

De l’usine d’alumine au parc paysager

Sur le versant occidental du massif, la carrière Perasso fonctionne toujours, tandis que sur son versant nord, l’activité industrielle de la Barasse s’est achevée en 1968. On y produisait de l’alumine, extraite d’un minerai très présent dans la région : la bauxite, qui doit son nom aux Baux-de-Provence. Au début du XXe siècle, la France en était le premier producteur. L’usine Péchiney de la Barasse s’installe en 1908, et sa productivité atteindra jusqu’à 900 tonnes par jour !

On le sait, le problème majeur avec la production d’alumine, ce sont les déchets qu’elle engendre : les fameuses boues rouges. Après achat des terrains, elles sont épandues dans le vallon de la Barasse, près de l’usine, à l’aide d’un téléphérique, dans un terril retenu par une digue. Ce crassier de 2,5 millions de mètres cube finit par atteindre presque 7 hectares de surface et 60 mètres de haut !

À la fermeture de l’usine, Péchiney s’engage à revégétaliser le site, en ajoutant une couche de terre sur le dépôt, et en plantant, avec le concours de l’ONF, résineux et feuillus. Aujourd’hui, des relevés réguliers permettent de s’assurer de l’efficacité du dispositif. Les promeneurs qui parcourent les clairières apparemment naturelles mais complètement artificielles du parc de la Barasse sont souvent bien loin d’imaginer l’histoire qui dort sous leurs pieds…

 

Un fort romain et une pagode

À Saint-Marcel se dresse un castrum, bâti par les Romains en -49. Le Moyen-Âge le transforme en château fort, puis les Sarrasins le pilleront et le détruiront : ces ruines sont parmi les rares vestiges médiévaux de Marseille. Plus tard, on construit, non loin de là, la chapelle Notre-Dame-de-Nazareth, où l’on déplace l’autel religieux venu du château.

Autre surprise à découvrir dans ce périmètre, en montant le boulevard de la Forbine : la pagode bouddhiste de Truc Lam Thien Vien, établie là depuis 1988 ! Elle rappelle la présence des immigrés d’Extrême-Orient arrivés à Marseille par l’ancien camp de transit de la Cayolle

 

« En face de moi, je voyais cette magnifique Marseille, cette ville du Midi par excellence ; elle est placée au fond d’un amphithéâtre formé par des rochers arides comme tous ceux de la Provence. Mais au bas des rochers on aperçoit des arbres d’un vert foncé, qui marquent le cours de l’Huveaune. »

Stendhal

 

Visite et réglementation

Avant toute sortie au Parc national des Calanques, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

On peut découvrir le massif toute l’année, sauf en cas de fermeture des massifs pour cause de risque d’incendie. Le parc municipal des Bruyères et le parc départemental de la Barasse offrent notamment de très belles promenades.

La muraille de Chine et le vallon de Toulouse sont soumis à des réglementations spécifiques.

Le versant sud du massif, qui fait partie du terrain militaire du camp de Carpiagne, est interdit d’accès. La zone comprise entre les vallons de Nerte et de la Louve à l’ouest, la sources des Eaux-Vives au nord, le camp de Carpiagne à l’est et la Gineste au sud, classée zone dangereuse et zone de tirs, est également interdite d’accès (voir la carte). Il est donc interdit de faire l’ascension des monts Lantin, Saint-Cyr et Carpiagne.

 

Accès

Bus RTM n° 17 – direction Parc des Bruyères jusqu’au terminus, ou n°18 – direction Le Bosquet jusqu’au terminus, ou n°50 – direction Les Escourtines, arrêt La Barasse ou jusqu’au terminus. Moins d’une heure de marche est ensuite nécessaire pour atteindre les vallons ou les coteaux nord du massif.

 

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.274458, 5.473084

En vidéo


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