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En bordure du Parc national des Calanques

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L'Huveaune à la Capelette © A. Zec - Parc national des Calanques
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L'Huveaune à la Capelette © A. Zec - Parc national des Calanques
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L'Huveaune à la Capelette, massif de Saint-Cyr en arrière-plan © A. Zec - Parc national des Calanques
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Usines et nature dans la vallée de l'Huveaune © SMBVH
Baignant le versant nord du massif de Saint-Cyr, l’Huveaune longe le Parc national avant de finir sa course dans la Méditerranée. Fleuve côtier à l’histoire riche, ayant subi les aléas du temps, ce coin de nature au milieu de la ville entame aujourd’hui une renaissance.

 

Les caprices d’un fleuve

L’Huveaune prend sa source à la Sainte-Baume et coule le long de l’ubac de Saint-Cyr. Son lit trouve son terme en aire d’adhésion du Parc national, dans la rade de Marseille, aux plages du Prado. Une partie de son cours est aujourd’hui déviée à partir du barrage de la Pugette, au niveau du stade Vélodrome : sur cette portion, l’Huveaune s’écoule en souterrain jusqu’à la calanque de Cortiou où il se jette dans la mer, en cœur de Parc national.

L’eau que l’on voit couler le long du parc Borély n’est donc pas de l’eau de rivière, mais de l’eau de mer qui remonte. Aujourd’hui, le fleuve n’emprunte plus cette section du lit originel que par fortes pluies, quand le trop-plein excède la capacité du barrage. Car l’Huveaune est comme tous les cours d’eau de Provence : il est capricieux, et ses crues peuvent être impressionnantes…

 

Le bonheur est dans le pré

Avant d’être urbanisée, la vallée de l'Huveaune était sauvage et marécageuse. À l’époque médiévale sont fondés des villages (Saint-Loup, Saint-Marcel…), et les marécages sont asséchés. Les habitations et le maraîchage se développent sur ces terres fertiles. Les troupeaux de chèvres et de moutons évoluent dans les collines, où l'on cultive fruits et légumes secs. Jusqu’au XIXe siècle, toute la vallée est couverte de champs et de prés, où broutent des vaches laitières.

L'énergie du fleuve actionne les nombreux moulins et machines, broie les olives, file le coton... L’industrie naissante, connectée au port, permet l’enrichissement. De nombreuses demeures, toujours visibles aujourd’hui, sont construites : la Reynarde, le château Régis, ceux de Saint-Antoine et de la Pomme, la bastide Saint-Cyr (dont le parc est aujourd’hui ouvert au public)…

 

 

Industrie et patrimoine

Les terres rurales se raréfient, la ville englobe les villages, que le train et le tramway desservent. L’essor de l’industrie lourde bouleverse la vallée d’Aubagne à Marseille. En plus des faïenceries, tuileries et chocolateries, s’installent de grandes usines métallurgiques et chimiques qui utilisent le fleuve, notamment pour refroidir les machines, et polluent ses eaux de produits toxiques…

En plus des bastides, on construit des bâtiments aujourd’hui labellisés patrimoine du XXe siècle : l’usine Nestlé, dessinée par Fernand Pouillon et René Egger, qui ont également travaillé à la Cayolle et à Luminy ; l’usine Rivoire & Carret, où l’on produisait des quantités considérables de pâtes ; une station-service dessinée par Jean Prouvé, à qui est consacrée l’exposition d’architecture à l’Escalette ; la cité jardin Michelis de Gaston Castel, architecte de la prison des Baumettes.

 

Entre ville et nature

Aujourd’hui, les centres commerciaux et les résidences ont remplacé les champs et les industries. Mais la vallée est restée intacte sur certaines sections, où elle offre des paysages pittoresques.

Devenue très polluée jusque dans les années 80, son état s’est depuis nettement amélioré. Alors qu’à l’époque, les truites ne descendaient pas plus bas qu’Auriol, elles vont désormais jusqu’aux portes de Marseille. De même, de nombreuses espèces animales (poissons, hérons et canards notamment) sont revenues coloniser les eaux du fleuve.

 

Au fil de l’eau et de la plume

Au XIXe siècle, Alexandre Dumas fait un portrait bucolique de l’Huveaune : « C’est un fleuve non pas pour porter des bateaux, mais pour baigner les pieds des nymphes. Sous une voûte de tamarins aux troncs fantastiques et aux bras tordus, ce ruisseau coule avec une tranquillité et une quiétude qui font plaisir à voir, et je le crois au fond beaucoup plus heureux que la Méditerranée ».

Un siècle plus tard, Marcel Pagnol décrit les prémices de la modernité dans la vallée : « À gauche, des plaines de verdure : quatre ou cinq petits villages groupaient çà et là leurs toits rouges autour des clochers gris. Au centre, une large vallée pleine de banlieues, arrêtée au loin par une chaîne de hautes collines. Ces collines découpaient chaque soir leurs crêtes noires, éternelles. Enfin, à droite, derrière les cheminées d’usines si petites et si nombreuses qu’elles avaient l’air d’un jeu de quilles, on voyait s’étendre Marseille sur le bord de la mer bleue »…

 

« Pour moi, rien n’égale la promenade le long de l’Huveaune ; j’y vais presque tous les matins. »

Stendhal

Le saviez-vous ?

L’Huveaune a sa légende : il serait alimenté par les larmes de Marie-Madeleine, qui s’était réfugiée dans la grotte de la Sainte-Baume, aujourd’hui une chapelle troglodytique vénérée par de nombreux pèlerins.

Visite et réglementation

Seules les hauteurs de la rive sud de la vallée de l’Huveaune, dans le massif de Saint-Cyr, sont situées en cœur de Parc national. Avant de vous rendre dans ces espaces naturels classés, préparez votre visite et consultez les bons gestes à adopter et les réglementations à respecter.

 

Accès

Bus RTM n° 15, 16, 17, 18, 40 et 50.

 

 

Localisation

Coordonnées GPS : 43.28675, 5.487435


Source URL: https://www3.calanques-parcnational.fr/la-vallee-de-lhuveaune