Le caméléon des profondeurs
Et pourtant, on ne dirait pas au vu de sa taille et de son apparence que la baudroie est un poisson discret… Adulte, elle peut mesurer entre 70 centimètres et deux mètres, et son poids avoisine les 40 kg, et jusqu’à 58 kg enregistrés pour l’individu le plus lourd ! Voilà pour les mensurations, et son physique est à l’avenant…
Avec son corps osseux, sa tête énorme qui constitue 60% de son poids, son immense bouche largement fendue, ses nageoires pectorales très développées, sa queue ronde, sa peau visqueuse et recouverte d’appendices, elle ne passe pas inaperçue quand elle est en déplacement…
Et c’est sans parler de sa méthode de chasse : se tenant à l’affût aplatie sur le fond, elle utilise le premier rayon de sa nageoire dorsale comme une canne à pêche munie d’un leurre charnu… Les contours de sa bouche, d’ordinaire fermée, sont indiscernables. Mais quand celle-ci s’ouvre à l’approche d’une proie et découvre ses dents acérées, alors c’est une irrésistible aspiration qui ne pardonne pas. Tout y passe : poissons, crustacés et même oiseaux de mer ! En effet, la baudroie nage parfois jusqu’à la surface pour capturer mouettes, goélands… et ragondins !
On peut croiser ce singulier personnage entre deux mètres et jusqu’à 1800 mètres de profondeur, de la Norvège à la Mauritanie, ainsi qu’en mer Noire et bien sûr en Méditerranée : il fréquente assidûment les côtes de notre région. Son nom à l’étymologie obscure serait d’ailleurs d’origine provençale…
Nom scientifique : Lophius piscatorius
Habitats naturels : Fonds meubles, Fonds rocheux
Le saviez-vous ?
Le Monde de Nemo, film d’animation des studios Pixar sorti en 2003, montre notamment, dans une scène bien connue d’attaque dans les grandes profondeurs, une cousine de la baudroie commune : la baudroie abyssale. D’une apparence encore plus étrange et patibulaire, elle utilise également pour la chasse le premier rayon de sa nageoire dorsale… qui chez elle émet de la lumière afin de mieux attirer le chaland !
Enjeu de conservation
Menaces
- Surpêche, pêche industrielle, chalutage et braconnage
- Modification de son environnement
- Pollutions
Ma contribution pour la protéger
- J’utilise les mouillages écologiques afin de limiter l’impact de l’ancrage sur les fonds marins.
- En cas de mouillage forain, je veille à mouiller hors des habitats marins fragiles et à remonter la chaîne en venant à l’aplomb de l’ancre.
- Je signale tout événement environnemental inhabituel.
- Je récupère les déchets et les dépose dans les conteneurs adaptés à terre.
- J’informe et je sensibilise les autres usagers aux bonnes pratiques.